Je suis j’étais arachnophobe. De type paranoïaque. Mon rythme cardiaque augmente encore aujourd’hui à l’approche d’une araignée. Elles se foutent de moi. Et moi je les déteste. Microscopiques ou tinanesques, agressives ou atones, elles ont huit pattes, trop d’yeux; elles m’énervent et me dégoûtent. M’enfin, il fût un temps, un lonnnnnnnng temps (tout le temps en fait) où elles me pourrissaient véritablement l’existence, où ma peur était telle que le cour de mes actions, mes décisions, en dépendait.
Puis, je suis allée m’installer en Australie…
Oh bien sûr, quand t’es arachnophobe et que tu voyages, tu en connais un pan sur la situation géo-politique de ces p’tites bêtes. Et selon le niveau de phobie, tu sélectionnes. L’Australie = Ja-Mais! T’entends?
Paranoïa pré-départ
J’ai passé presqu’autant de temps à me renseigner sur la situation aranéide australienne que sur tout le reste. Araignées à droite. Visa, climat, machin et tralalère à gauche. La balance en parfait équilibre.
Du coup, je savais pertinemment qu’il existe désormais un anti-venin fort efficace contre la morsure de la veuve noire à dos rouge, lequel a permis au pays de n’enregistrer aucun décès relié depuis 1984. Je savais aussi pertinemment que la Huntsman était inoffensive et que les deux seuls états exempts de Funnel Web Spider étaient l’Australie occidentale et les Territoires du Nord. Que les chances d’en croiser une à Melbourne, contrairement à Sydney, étaient plutôt minces, voire inexistantes. Que les Golden Orb Weaver Spider font partie des espèces les plus imposantes, mais qu’elles sont aussi immobiles qu’elles sont grosses. Et qu’en matière de risque, il aurait été beaucoup plus pertinent de m’inquiéter de ce qui vit dans l’eau que ce qui se cache dans les bosquets.
Paranoïa post-arrivée
Nous sommes arrivés, après un long trajet nous ayant fait traverser la moitié de la planète. J’étais fatiguée. J’ai mis le pied sur le sol australien. Alors que j’aurais dû soit éclater en sanglot (on est arrivés!!!!!! je veux dormirrrrr!), soit m’extasier de joie (l’Australie! On y est! Je touche le sol de ce pays mythique qui fait rêver tant de gens!), je me suis questionnée : « Ya pas d’araignées dans les aéroports, non? »
Si vous me trouvez trop intense, et que vous n’avez pas lu le premier article de la série, il serait pertinent de le faire maintenant : Une arachnophobe en Australie
On se dirige vers ce quartier de l’est de la ville de Melbourne qui deviendra notre seconde maison pour les prochains mois. Ma belle-soeur conduit. D’ici, vous pouvez voir truc-machin centre-ville, et là, on arrive à Malvern East. Bla bla, voilà la maison.
Devant la maison : des arbustes. Déjà, ça craint.
On visite la maison. Alors ici la salle d’eau, là votre chambre, blabla. Je t’ai raconté mon arrivée en Australie, il y a 8 ans, oui? J’étais dans cette chambre d’hôte à Sydney et cette grosse araignée qui s’était installée dans le coin de la chambre, au plafond...
L’autre qui la pourchasse avec le balai. La bête qu’on entend tomber sur le lit. S’ensuit une course folle, 3-4 coups dans le vide, puis cette patte qu’on ne retrouvera jamais.
…
Je n’ai plus sommeil. (Je finirai par tomber endormie dans le milieu d’une phrase dans l’heure qui suit…)
Je ne vous mentirai pas. Cette paranoïa ne faisait que commencer…
Fouille la chambre. Déplace les meubles une fois. Ouvre les tiroirs délicatement. Secoue les draps, violente les oreillers, m’installe sur le matelas, ferme la lumière et tend l’oreille. Dort. Premier rêve d’araignée.
Paranoïa au fil des jours
Je prendrai l’habitude d’inspecter le lit chaque soir. Discrètement. (Non mais, on s’en vantera pas non plus.) Je vérifierai aussi, d’abord frénétiquement, puis à la longue, machinalement, l’intérieur de mes soulieurs avant de les chausser. Secouerai tous mes vêtements avant de les enfiler. Prendrai soin de ne pas frôler l’arbuste de l’entrée. Et si j’échappe quelque chose sous le paillasson, cest foutu, ça reste là. Inspecte le lit de bébé 15 fois par jour. Précautions lors de l’utilisation de la toilette (il y a de ces histoires qui circulent!), et souvenirs du film Arachnophobie lors de la douche matinale (ah! les médias et la création de peur irrationnelle…).
La plupart de ces habitudes resteront plusieurs mois, mais l’obsession abusive ne restera que quelques semaines. Heureusement.
Et un peu de paranoïa maternelle
Et il y a l’aspect « enfant ».
Non, bébé, ne mets pas tes doigts sous ce banc de parc.
Attention dans la petite maisonnette.
Le ballon est disparu dans le buisson? Il n’existe plus.
Elle a faim? Froid (ce serait étonnant)? Chaud (probablement)? Et si… et si elle s’était fait mordre par une redback? Comment pourrais-je le savoir suffisamment rapidement?
Arachnophobie et paranoïa viennent souvent ensemble.
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Vous êtes arachnophobe, vous vous retrouvez dans ce récit, et vous envisagez (ou évitez) un voyage en Australie? Venez m’en parler…
9 commentaires
Ah ah ! Le non, jamais j’irai en Australie, y a trop de bêtes pas jolies/gentilles… Combien de fois je l’ai pas dit ! ^^
Au final, c’est moi qui ai pris les billets pour … Sydney… Mais en lisant ton article et un autre, d’un coup j’ai un peu moins envie d’y aller, même si ce n’est que pour 7 jours… Bon déjà, on a revu nos plans : non, on ira pas crapahuter dans les jardins de nos hôtes, et PERSONNE n’a le droit de me parler de jardinage ou balade en forêt ^^
Hahaha! Comme je dis souvent: suffit de ne pas être parano-arachno comme moi, et ça va!
Et, franchement, bien heureuse de ne jamais avoir eu à croiser de Funnel Web Spider :P
Je vous souhaite du bon temps en Australie, ça me manque… Allez! Profitez bien de Sydney!
Bonjour, je viens de tomber sur vos articles et je voulais vous dire que je vous comprends totalement et que je me reconnais dans ce que vous décrivez.
Je voudrais partir en Australie, en PVT, pendant un an. J’ai une peur terrible des araignées, j’ai horreur des insects en tout genre, et pire que tout je suis phobique des grenouilles et des crapaud (là c’est carrément le malaise ). Les crapauds on n’en croise pas beaucoup donc je suis moins parano, par contre les araignées c’est autre chose.. Mais, malgré tout ça je souhaite quand même partir là bas en espérant que ma peur de ne gâche pas l’expérience. Ma question serait donc, à Melbourne il y a moins d’insecte et surtout d’araignée qu’à Sydney (ou ailleurs) ? C’est vivable dans les logements où je vais passé toute mes journée à inspecter le moindre recoin de mon appartement ? Sur le long terme j’espère arriver à gérer mes peur en extérieur. Par contre si j’ai des araignée chez moi ça serait un véritable enfer
Merci d’avoir pris le temps de lire et merci d’avance pour vos réponses
Bonjour Sarah,
D’abord, je te dirais : vas-y, fonce! Tu vas t’y faire! ;)
À Melbourne, franchement, en 11 mois, je l’ai eu facile. Mais j’ai vu BEAUCOUP de redbacks (jamais à l’intérieur). Après un moment, on s’y habitue. Je ne te mentirai pas : j’ai passé les 4 premiers mois à inspecter mes vêtements et le lit frénétiquement et après un moment, mon cerveau s’est mis à moins percevoir de menace et les craintes ont été diminuées. Un ami vivait à Sydney pendant ce temps, il lui, il a fait la rencontre d’une funnel web derrière son téléviseur : je ne l’aurais pas trouvée drôle.
Je ne dirai pas qu’il n’y a aucun risque de tomber sur une araignée, et je ne dirai pas qu’on ne panique pas un peu au début (quand on est comme nous), mais on s’y fait, ça, je peux le dire. ;)
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