Un des highlights de ce voyage en Égypte a été notre passage dans la région d’Assouan, plus particulièrement notre séjour sur l’île Éléphantine.
Comme c’était un voyage plutôt court (12 jours), nous ne nous y sommes pas, comme partout ailleurs en Égypte, attardés très longtemps – 3 jours à peine -, mais sachez qu’on pourrait facilement meubler une belle grosse semaine dans les alentours.
Quoi faire dans les environs d’Assouan?
J’ai particulièrement aimé la région, que j’élèverais même au rang de coup de coeur de ce premier voyage en Égypte. Si vous deviez passer dans le coin, voici mes 5 suggestions d’activités et de visites à faire à Assouan et ses alentours.
1. Flâner sur l’île Éléphantine
L’île Éléphantine est située en plein coeur du Nil, est l’une des île de la première cataracte du Nil. Dans l’Ancien empire, elle servait de point de départ des expéditions militaires vers la Nubie. Faisant moins de 1,5 kilomètres de long par 500 mètres de large, l’île est située directement en face du centre-ville d’Assouan que l’on rejoint par bateau à partir du port.
Sur l’île, tout se fait à la marche, majoritairement au travers un dédale de petites rues labyrinthiques sans nom ni indication. Une immersion dans un espace-temps différent du barda du centre-ville au sein d’un décor unique aux accents nubiens. Tout y va plus lentement, la vie, les gens, la parole…
Pour me retrouver sur certaines parties de l’île, ma technique consistait à marcher « à peu près vers où je devais aller » pour finir par me retrouver, non sans quelques intéressants détours, tôt ou tard à bon port. La technique pourrait être fatale dans les bois, mais s’opérationnalise plutôt bien ici. Sinon, croisez des locaux et demandez-leur de vous indiquer le chemin. Vous serez surpris.e de voir à quel point des indications floues et intangibles peuvent déboucher sur un « viens! C’est facile, c’est par là! ». Et puis, si vous logez chez un hôte, le nommer risque d’être suffisant.
2. Admirer la biodiversité sur l’Île Kitchener
À partir de l’île Éléphantine, l’île Kitchener, Geziret an-Nabatat (« île aux plantes »), s’atteint en moins de 20 minutes de bateau. L’intégralité du territoire de l’île est dédié au jardin botanique… Bien que l’île soit sur le circuit touristique, nous étions les seules personnes venant de l’étranger le dimanche de notre visite, le parc étant alors rempli de petites familles venues gaiement pique-niquer.
J’ai beau avoir apprécié l’exclusivité touristique, je me suis après un moment lassée des sollicitations constantes (malgré une bonne expérience depuis notre arrivée en Égype) – la plupart du temps pour prendre des photos avec « les enfants blancs », par moments pour nous faire vendre des bracelets et autres babioles par des enfants de 7 ou 8 ans à peine à qui il est difficile de dire non.
L’île nommée en l’honneur du sirdar Horatio Herbet Kitchener, qui l’a reçue de la part du gouvernement Égyptien pour le remercier de son aide durant la guerre du Soudan à la fin des années 1890. Kitchener, bien heureux, a décidé d’en faire un « Jardin d’acclimatation et d’expérimentation de plantes et d’animaux utiles » et y a réuni plusieurs spécimens de plantes d’Afrique équatoriale et d’Asie tropicale, la majorité uniques en Égypte. Le gouvernement l’a depuis reprise (j’ignore la raison), mais l’île a conservé sa visée scientifique et a servi de laboratoire de recherche en nutrition et en biologie. Comptez 2 à 3 heures pour en faire le tour.
3. Visiter le village nubien de Gharb Seheil
Quand on fait des recherches sur les choses à voir à Assouan, on tombe rapidement sur ces images colorées d’un village nubien supposément authentique, mot qui ne veut plus dire grand-chose dans le fantastique monde du voyage, mais bon.
Mais bon, on ne va pas se leurrer, il ne reste plus grand-chose du petit village nubien où il faisait – probablement – bon vivre et l’endroit est devenue une attraction touristique à part entière, les quelques habitants d’origine habitant désormais un peu plus au sud et profitant probablement de la sainte paix.
D’un côté, c’est pas plus mal : on concentre les touristes curieux au même endroit et on fout la paix à la population locale qui, à son tour, profite bien de notre présence. C’est pas plus mal, mais vaut mieux le savoir avant de s’y rendre.
Et-ce que je recommande quand même? Oui, absolument. Le village est mignon, on peut y découvrir la façon de vivre des populations qui y ont vécu et on trouve là une chose inédite en Égypte et ce qu’il y a de plus près de la culture nubienne, fort différente tant dans sa culture que dans sa langue, du reste de l’Égypte et tout ce qui se trouve plus au nord. En outre, le visuel frappe l’imaginaire et les éléments architecturaux colorés ont le même effet que l’on soit en Égypte, en Malaisie ou en Argentine… Il faut dire, toutefois, que le contraste avec les étendues de sable environnantes leur donne un p’tit-je-ne-sais-quoi.
4. Se baigner dans le Nil
Ah oui, il est possible de se baigner dans le Nil? Et les crocodiles? Ils ne seraient pas partout (et en tout temps), selon ce qu’on m’a dit sur place. Si je me fis à mon expérience en Amazonie, ce n’est pas parce qu’on vous dit que rien ne peut vous tuer durant la baignade que c’est effectivement le cas. M’enfin. J’ai testé la véracité des faits en envoyant les enfants (#cestuneblaguedoisjelepréciser).
Il n’est toutefois pas possible de faire trempette partout. Demandez à votre capitaine (parce que, forcément, si vous vous baladez sur le Nil, vous risquez de le faire en bateau) de vous amener à la « plage où l’on peut se baigner » (il y en a certainement d’autres, mais je n’en ai expérimenté qu’une seule).
Notre passage se résumé ainsi : d’un côté, des dizaines de petites familles locales venues de rafraichir, des enfants qui courent partout, des monsieurs qui vivent leur bestlife et des madames qui papotent sur la plage; de l’autre : une poignée de voyageurs, 8 à peine, qui n’en reviennent pas d’être en train de se tremper le jarret dans le mythique Nil. Quelques vendeurs de babioles, bien sûr. Aucun croco, promis.
On aurait tendance à croire l’eau bien chaude et reposante. La réalité, c’est qu’en mai, c’était pas bien mieux que dans le Maine. Mais comme j’ai toléré les eaux de la Nouvelle-Angleterre sans broncher durant mon enfance, mes héritiers se sont éclatés sans mot dire dans les eaux friquettes du Nil. Comme quoi.
5. Se perdre dans le souk d’Assouan
Oui, se perdre. Parce qu’un souk, c’est un peu fait pour ça, se perdre, sinon, c’est pas drôle. L’entrée principale du souk est située à un jet de pierre de la corniche d’Aswan – où il est fort agréable de se promener, au passage. N’hésitez pas à emprunter les petits couloirs de traverse et engouffrez-vous dans les dédales d’échoppe dont les vendeurs, contrairement au centre-ville, vous interpelleront avec conviction sans toutefois vous suivre sur des kilomètres.
Néanmoins, si vous vous demandez s’il ne vaut pas mieux faire les achats de souvenirs au Caire avant de revenir à la maison, vous avez raison. Les souks du Caire sont beaucoup plus avantageux (et intéressants, selon moi).
5 autres activités à faire à Assouan et aux alentours
Il y a une tonne de choses à voir, à visiter et à expérimenter à Assouan et ses environs. Plusieurs profitent d’un passage à Assouan pour prendre part à une excursion d’une journée à Abu Simbel. Afin de ne pas surcharger nos journées et de nous assurer d’avoir le temps de voir le temps passer au rythme des felouques sur le Nil, on a laissé tomber (pour cette fois-ci) cette attraction des plus populaires. Je sais, je sais, c’est un peu comme aller en Australie sans aller voir l’Opéra de Sydney (ce que j’ai réussi à faire malgré 11 mois sur place), mais vous savez quoi? Je suis pleinement satisfaite de ma décision. Néanmoins, plusieurs départs d’Assouan vous permettront, si vous avez le rythme un peu plus soutenu que moi, d’aller observer cette merveille colossale, moyennant quelques dizaines de dollars ou d’euros et plusieurs heures de route.
Les férus d’histoire, d’archéologie et d’égyptologie auront peut-être envie d’aller faire un tour du côté du temple de Philaé, du temple d’Horus ou du temple de Sobek et Haroëris (situé à Kôm Ombo), ou encore du temple d’Iris ouo de Kalabsha. le monastère de Saint-Siméon, où 300 moines coptes ont vécu à la dure est situé vis à vis de l’île Éléphantine, trône au sommet d’une dune et se visite assez rapidement. Demandez à votre hôte de vous y mener. Pour une incursion dans la culture nubienne, pensez au Musée de la Nubie et pour voir les prouesses d’ingénierie, regardez du côté du barrage d’Assouan. L’obélisque inachevé se retrouve aussi sur l’itinéraire de plusieurs voyageurs. Vous l’aurez compris : vous pourriez passer beaucoup de temps à Assouan avant de trouver le temps long.
Où dormir à Assouan?
L’île Éléphantine est, à mon avis, l’endroit idéal pour poser ses pénates le temps de visiter la région. Quelques options d’hébergement existent, dont une majorité de petites guesthouses et un hôtel de luxe que plusieurs semble exécrer, sur un côté de l’île où les grands dignitaires et les vedettes logent à l’occasion.
Je vous suggère bien entendu de rester du côté sud, idéalement sur la rive ouest, d’où les vues sur les dunes bordant le Nil bordent bien l’image typique des felouques et des petits bateaux à moteur, principal moyen de transport dans les environs, passant au clair de lune.
Et je recommande plus que chaudement la pension Meshra Katto. Vous pourrez y partager la terrasse sur le toit où les charmant et discrets hôtes viendront vous servir les repas si vous le souhaitez. L’appartement complet (2 chambres, deux balcons, cuisine, salon, salle de bain) donne directement sur le Nil et les dunes de sa rive ouest.
Comment se déplacer à Assouan?
Se déplacer dans la région
Entre le centre-ville d’Assouan, l’Île Éléphantine, l’île Kitchener, le village nubien ou tout autre point de chute du Nil, c’est en bateau que vous vous déplacerez. Demandez à votre hôte de vous organiser un transport avec un de ses contacts ou rendez-vous au port directement et pratiquez vos compétences en négociations.
Pour jumeler le déplacement à l’expérience, profitez d’une promenade en felouque – au coucher du soleil, c’est encore mieux. Pour trouver quelqu’un prêt à vous emmener en felouque, il vous suffira d’exister. Les sollicitations sont constantes, tant au port que dans les rues du centre-ville. Le défi ici n’est pas de trouver un tour de felouque, mais plutôt de ne pas se faire embarquer sur une felouque sans le désirer. Blague à part, les chances que vous ne trouviez pas sont près de zéro.
Sur les îles et les petits villages, tout se fait très bien à pied, et c’est parfois, en fait, la seule façon de se déplacer, alors qu’à Assouan, il existe un service de transport en commun que je n’ai pas testé et il est dramatiquement facile d’obtenir un transport privé – taxi, cheval, moto, etc.
Se rendre et voyager à partir d’Assouan
À partir du Caire ou la mer rouge, l’avion, terriblement abordable, reste le moyen le plus rapide. Un système, limité mais efficace, de transports par autocar existe, ainsi que quelques lignes de train.
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