Utrecht! Ah Utrecht! Arrivés dans cette charmante petite ville qui nous était encore inconnue jusqu’au moment d’en fouler le sol après ce trajet matinal inefficace et pénible qui avait suivi une nuit froide et inconfortable qui, elle-même était précédée d’un épisode précoce de découragement, nous sentions que le vent allait tourner.

Utrecht : coup de foudre d’une inconnue

Je vous remets en contexte: Hagestein, nuit froide, manque de sommeil, autostop inefficace, découragement. Un sauveur arrive, nous prend et nous propose de nous amener à Utrecht, ville dont on ne connaissait nullement l’existence 5 minutes auparavant. Ça nous aura tout de même pris 2 heures pour parcourir 8 kilomètres.

Il est 9 h 30, nous sommes le 11 juin 2005 et nous sommes en Europe depuis 7 jours à peine.  On découvre ce matin-là une superbe petite ville universitaire, pleine de musique, de canaux, de terrasses. Petite ville relaxe, mais animée. Au premier regard, un coup de coeur. Il était, au départ, question de nous rendre plus au nord (rejoindre une amie de la famille à Sneek). Pour cela, il aurait fallu poursuivre notre route dès aujourd’hui, histoire d’arriver à temps (elle devait quitter pour le Canada peu de temps après). Mais Utrecht nous a eus. C’était décidé: on allait rester ici cette nuit.

C’est ce qui est bien du voyage imprévu durant lequel on ne sait pas exactement où on va. Les hasards se laissent facilement apprécier; les plans, aisément détourner.

On fait quelques pas avant de s’échouer sur la première terrasse rencontrée. On fait des folies, ce matin : chacun un bon latté pour nous réchauffer. Pratiquement le quart de notre budget quotidien vient d’y passer, mais voyons cela comme une compensation pour le maigre repas de la veille.

Le soleil choisit ce moment pour laisser paraître quelques rayons qui viendront doucement assécher nos sacs et nos vêtements encore humides. Le café est délicieux, le froid commence à laisser place à quelque chaleurs, et comble du bonheur : c’est jour de marché!

Petit pépin : aucun emplacement de camping n’est libre. Le Festival de Blues d’Utrecht bat son plein et l’offre d’hébergement n’est pas fantastique. Tant pis, nous optons pour deux lits en dortoir à l’auberge de jeunesse. Dormir au chaud ne nous fera pas de tord. Toutefois, à 14 Euros la nuit, il nous semble évident qu’une discussion devra avoir lieu au sujet des finances, car à ce rythme, nous ne tiendrons pas le coup durant 3 mois. Nous avons dépensé ce jour-là, 250 % notre budget journalier, soit 25,5 Euros.

On repousse ces soucis économiques, et on choisit de profiter de la ville et de la journée qui s’offrent à nous.

Il y a de ces endroits qui nous marquent sans que l’on ne sache trop pourquoi…

Utrecht est une sympathique ville universitaire (20 % de la population y est étudiante). En plus de son université, elle est reconnue pour sa cathédrale (Dom). Un peu gênant d’avouer que je ne connaissais rien de cette ville (ni même l’existence) avant d’y déposer mon sac au détour d’un hasard… c’est quand même la quatrième ville du pays.

Quand je parle d’un coup de foudre, c’en est un vrai. Je ne sais pas exactement pourquoi. Utrecht est certes une ville sympa, mais de là à tomber en amour aussi rapidement? L’on pourrait mettre cela sur le dos de mon inexpérience du moment, mais j’avais tout de même déjà fait un tour en Espagne : des villes charmantes, j’en avais vues! Et puis, ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte qu’une petite partie de moi était restée accrochée là. Je n’y suis pourtant pas restée longtemps, à peine 24 heures!

Il y a de ces endroits qui nous marquent sans que l’on ne sache trop pourquoi…