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Post retour de voyage : les grandes questions, partie 1

On me demande sans cesse, depuis mon retour : « comment ça va ?» On me demande si « le retour à la réalité » se passe bien. On me demande si j’ai le blues du retour, si je suis déçue que cette belle aventure soit déjà terminée, si revenir « dans mes vieilles affaires » est difficile…


72 heures post-retour de voyage : je réponds aux premières grandes questions, à chaud…

Alors voilà, à chaud, sur fond de décalage horaire, mes premières réflexions post retour de voyage, 72 heures après que nos pieds eurent touché à nouveau le sol canadien après 6 mois de vagabondage en Asie.

Comment ça va, le retour, pas trop déçue d’être revenue?

Pour répondre à ta première question : ça va bien, très bien même. En guise de réponse pour la deuxième, je laisserai tomber un simple non.

Comment se passe le retour à la réalité?

Pour y répondre, je t’invite à lire mon dernier article écrit quelques jours avant notre retour. Vas-y, je t’attends. (Je sais pas, j’ai envie de tutoyer aujourd’hui. Si ça te va pas, tu me le dis en commentaire, dac’?)

Ça y est? Donc, tu comprendras que le « retour à la réalité », ça ne veut pas dire grand-chose pour moi et que je vois dans les retours une simple continuité des choses. Ma vie en voyage semble certes extraordinaire, mais ma vie « à la maison » l’est tout autant. Il n’y a pas de cassure, seulement une transition, et moi les transitions, j’en mange!

Il ne faut pas oublier non plus qu’en Asie, on travaillait, on faisait l’école, on se déplaçait lentement, on transportait notre petite vie d’un endroit à l’autre, on tentait de s’incruster dans le décor le temps d’un lent passage… (Notre passage à Buakped en est un parfait exemple.)

Es-tu déçue d’être revenue?

Je ne suis pas déçue d’être revenue. J’ai l’habitude d’envisager les fins comme des choses à entrevoir avec fébrilité de la même façon qu’on attend les débuts.  L’idée du retour m’emballait et sa réalisation a même largement dépassé mes attentes.

As-tu le blues du retour de voyage?

Non. Pas du tout. Et il y a fort longtemps que je n’ai pas vécu une telle chose. Mais, même si je n’ai pas ressenti de blues du retour depuis plusieurs années, on ne sait pas ce qui se passera dans les prochains jours, les prochaines semaines. On s’en reparle donc dans quelque temps.

Est-ce difficile de revenir « dans tes vieilles affaires »?

Là, je dirais qu’il y a un petit quelque chose. Depuis 2 ans, je suis en processus d’épuration matérielle. Un processus que je mène lentement, mais sûrement, avec conviction et satisfaction. Au moment de préparer la maison pour une éventuelle sous-location, j’avais donné un gros coup et fait disparaître énormément de choses.

Après avoir vécu 6 mois avec presque rien, de retour à la maison, je me sens désormais littéralement envahie. Et pourtant, j’avais déjà bien distillé nos avoirs matériels l’année dernière! Je dirais donc que c’est difficile de revenir « dans mon trop d’affaires ».

Je profite de cet élan pour poursuivre plus intensément que jamais ce désencombrement matériel intensif, et franchement, en seulement trois jours, je peux affirmer avoir atteint un niveau d’efficacité impressionnant. Du jamais vu.

Alors, il se passe quoi maintenant, des projets?

Comme après chaque retour, je ne manque pas de projets. J’ai choisi de ne pas retourner à l’université à l’automne; on verra à l’hiver. Je n’ai pas inscrit les enfants au camp de jour; nous terminerons l’été au rythme qui nous plaira. J’ai annoncé mon départ officiel de l’organisme où j’étais présidente du conseil d’administration et bénévole depuis plusieurs années. J’ai proposé à mes collègues de poursuivre les tâches pour lesquelles elles m’avaient remplacée durant mon absence, et fait le choix déchirant de ne pas reprendre de gardes pour les accouchements.

J’avais envie d’un horaire vierge, blanc. Je voulais entendre l’écho au fond de mon agenda pour voir ce qui s’y glisserait naturellement dans les mois à venir. Faire de la place pour du neuf tout en laissant plus d’espace à la lenteur.

Mis à part mes ateliers, cours et conférences que je donne chaque mois, et les mandats de rédaction et de révision linguistique que je reçois régulièrement, pratiquement rien ne colore mon calendrier pour le moment, et c’est agréable sentiment.


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About Author

Éparpillée professionnelle, langagière de métier, étudiante à perpète, géographiquement indépendante, voyageuse et mère X3. Voyages, linguistique, tourisme brassicole et musique teintent mon quotidien.

5 commentaires

  1. Quelle sérénité dans ce retour ! J’aime beaucoup ton article précédent, même s’il ne fait pas du tout écho à ma vie actuelle, c’est exactement l’équilibre que je cherche à atteindre.

    • Ah, cet équilibre pas si facile à trouver… et quand on l’a trouvé, pas toujours facile à conserver. Il faut sans cesse se remettre en question, l’entretenir, se laisser le droit de ne pas l’avoir tout à fait atteint, réfléchir à ce qui nous permettrait de l’atteindre et toujours aller dans cette direction.

      Merci pour ton commentaire :)

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