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Les p’tites galères de vacances: cette fois en Nouvelle-Zélande…

Sandrine de Voyages et Enfants et Christine du Journal de Maman ont eu dernièrement une idée plutôt chouette qui consiste à raconter leurs petites galères de vacances. Elles ont invité les mamans blogueuses et voyageuses de la France métropolitaine et du Canada à faire de même.

Parce que non, les voyages (avec ou sans enfants, d’ailleurs) ce n’est pas toujours rose bonbon. Parce que tout ne va pas toujours parfaitement comme on l’aurait désiré. Parce que j’aime raconter ces anecdotes qui ramènent inévitablement au fait qu’en voyage, il faut savoir composer avec toutes sortes de situations. Et parce que je crois sincèrement que les «galères», les imprévus, les changements de programme, les remises en question font partie intégrante de l’acte de voyager.

Je participe donc à la série NOS P’TITES GALÈRES DE VACANCES en vous racontant cette fois où, à l’arrivée dans un nouveau pays, rien n’est allé comme il se devait et comment nous avons fini par passer notre première nuit en sol néo-zélandais dans une voiture de location, en famille.

Les p’tites galères en Nouvelle-Zélande

Il ne s’agit pas ici de vraies «galères» dans le sens où on l’entend généralement en langage familier : nous étions loin de la situation pénible et difficile que nous propose monsieur Robert, mais tout de même.

Pour vous mettre en contexte, nous étions en Australie depuis environ 6 ou 7 mois lorsque nous avons décidé à une semaine d’avis de partir en Nouvelle-Zélande pour un roadtrip-camping de deux semaines. Passagers : Papa, moi, Maëva (19 mois) et futur-bébé qui s’est accroché depuis peu (lire ici : premier trimestre et toutes les joies qui viennent avec).

J’aurais aimé débuter ma série sur notre roadtrip en Nouvelle-Zélande d’une façon plus flatteuse, mais je choisis la façon honnête. Concours de circonstances.

Vol de nuit, retard, bébé et pénurie laitière

Cette bonne idée de prendre le premier vol le vol le moins cher pour Christchurch, Nouvelle-Zélande, île du sud…

C’est avec deux backpacks et une poussette parapluie que nous quittons Malvern East, banlieue de Melbourne où nous étions installés, pour nous rendre à l’aéroport de Tullamarine bien à l’avance (haha!) et nous présenter aux comptoirs de JetStar Airways. Qui dit vol low-cost, dit aussi parfois horaires douteux. Après un repas du soir consommé à l’aéroport, il nous restait une heure ou 2 avant notre vol direct Melbourne-Christchurch qui devait durer environ 3 heures et demie. Il était prévu d’arriver un peu passé minuit en sol néo-zélandais.

Tullamarine

Avant l’embarquement

Retards, retards…

Première annonce : retard annoncé, l’avion décollerait une heure plus tard que prévu. Bon, ça va. On ira se dégourdir les jambes, Maëva boiera son lait que nous avions apporté pour l’attente pré-avion-pré-dodo, et voilà!

Tullamarine

On passe le temps comme on peut…

Deuxième annonce: l’avion décollerait tout compte fait, deux heures plus tard. Bon, encore là, ça va… Maëva enfile son pyjama, a terminé son lait, on raconte une histoire…

Troisième annonce: on en a pour ENCORE deux autres heures. Ah oui, mais là, ça se corse. Nous sommes des dizaines à attendre dans une salle d’attente des plus ennuyeuses, tous les journaux ont été lus, toutes les conversations ont eu lieu. Les gens baillent, s’impatientent, s’affaissent dans leur siège. La salle d’attente se transforme doucement en dortoir, et en piste de course pour Maëva qui vient de choisir ce moment pour laisser paraître un regain d’énergie. Bon, ça va, il n’y en a plus pour longtemps, hein? En attendant, on limite les ravages et on espère que l’attente ne se prolongera pas encore.

Pénurie laitière

Alors que nous étions censés déjà être arrivés depuis 1 heure en Nouvelle-Zélande, nous nous apprêtons plutôt à monter à bord de l’appareil qui allait nous y mener. Fatiguée, lait pré-dodo déjà bien loin dans ses souvenirs, voilà bébé qui se met à réclamer à nouveau. Évidemment, nos réserves que nous avions pu conserver à une température correcte étaient écoulées depuis belle lurette. Je n’arrive pas à croire que je n’avais pas pensé apporter mes traditionnels cartons individuels de lait de soya «au cas où», comme à l’habitude. Bébé insiste de plus en plus. Pas grave, on n’a qu’à acheter à bord. Prévoyant une réponse du genre : « Oui, bien sûr, ça fera 15 dollars pour le berlinguot. », je me suis plutôt fait répondre quelque chose du genre « Ah mais non, pas de lait sur le vol. »

– Pas de lait sur ce vol? (étonnement évident)

– Non, pas de lait. (assurance impeccable)

– Mais vous savez, c’est ce que… (et blablabla, pauvre mère qui n’a pas suffisament apporté de lait pour sa fille lactoholique, retard, etc.)

– Pas de lait, désolée. (regard ferme et sans équivoque)

Bon, c’est un vol court, bébé est fatiguée, il reste une petite chance qu’elle s’endorme… Mais non, après les demandes empreintes de politesse, suivent les demandes insistantes, puis les pleurs, puis les cris (de bébé là, pas de moi, je sais me tenir)…

– Excusez-moi mademoiselle, il est possible de commander un café? (air innocent)

– Bien sûr, vous le prenez comment votre café? (service cordial)

– Avec du lait. C’est possible, oui? (non seulement, je sais me tenir, mais je suis aussi rusée, pfff)

– Bien sûr.

(gnac gnac gnac)

En trame de fond: Maëva qui s’époumonne sur un décor de voisins de siège demi-exaspérés, demi-compatissants.

-Ok, bien, je viens de changer d’idée, je vais prendre que du lait.

– Pas de lait sur vol, désolée.

(Il y a décidément quelque chose que je n’ai pas compris…)

Les cris viennent de gagner un octave à la hausse, les autres passagers semblent comploter contre nous, j’ai la patience dans les talons, le coeur au bord des lèvres, l’impression que la nuit sera longue.

-Mademoiselle, si vous avez du lait pour le café, vous avez certainement du lait pour le bébé. 1 once, 2 onces, peu importe, chaud, froid, de soya, de riz, stérilisé, je serais même prête à le prendre directement au pie si vous aviez une vache comme passagère. Ma fille est manifestement sur le point de se cracher les amygdales et je commence à craindre les représailles du monsieur assis dans le 32J, les autres passagers regrettent mon existence, je suis fatiguée, j’ai envie de vomir (on se souvient : premier trimestre), je peux m’organiser avec des cups à café, aidez-moi à vous aider à garder le calme à bord de votre appareil, parce que je vous promets un rebellion avant l’arrivée à destination.

(Bon, pas tout à fait dans ces termes… mais voyez)

– On a du lait pour le café, mais pas pour le bébé. (Je démissione)

Bébé hurle, et ce que je craignais qui arrive, arriva : elle vomit toute sa hargne (autant qu’un bébé puisse exprimer de la hargne) dans l’allée. L’odeur restera imprégnée jusqu’à la fin du trajet. GÉ-NIAL.

-Et je ne pourrais pas avoir quelques cups de lait à café? Juste pour aider à l’endormir? (la pitié dans mes yeux)

– Je vais le faire, mais c’est pas supposé, me dit-elle sèchement sur le ton de celle qui s’apprête à enfreindre une loi nationale passible de prison à perpétuité. Les cups à café, c’est du sérieux.

5 cups plus tard, Maëva dormait. Moi, j’employais mes énergies à réfréner mes nausées. Le restant du vol s’est plutôt bien déroulé.

L’aéroport endormi et la voiture absente

C’est à ma grande surprise que l’aéroport de Christchurch nous accueilli comme un dortoir l’aurait fait. Des gens dorment, pas dizaines, un peu partout. Sur les bancs, mais aussi sur le sol, dans le couloir, près des murs. De véritables campements. Vêtements à sécher étendus sur les dossiers inclus. Je ne m’attendais pas à cela de cet aéroport. Nous arrivons en pleine nuit. Tout est fermé.

Il fait plus froid que prévu. On rajoute des couches de vêtements à Maëva et on se dirige vers l’endroit où nous étions censés prendre possession de la voiture de location il y a déjà… 4 heures. Sans grande surprise, le propriétaire de la petite entreprise avec laquelle nous faisons affaire ne nous avait pas attendu comme un dindon dans le stationnement de l’aéroport. Le temps de le joindre, le réveiller, se faire reprocher de ne pas l’avoir averti plus tôt de notre retard (notre faute), et de le voir arriver aux petites heures du matin, nous avons passé le temps comme il était possible : en visitant l’aéroport de Christchurch dans ses moindres racoins.

On installe le siège d’auto pour Maëva, loué en même temps que la voiture, et nous partons direction l’auberge de jeunesse que nous avions réservée pour cette première nuit, de l’autre côté de la ville comateuse. Difficile de s’en faire une idée. Nous sommes tellement fatigués. Nous nous arrêtons dans un commerce 24/24, acheter du… bien oui, du LAIT. Bravo.

Christchurch

Bébé fâchée à l’arrivée à l’aéroport de Christchurch.

 Le stationnement de l’auberge

Nous avions réservé la première nuit dans une auberge de jeunesse. Un late check-in était prévu. Encore là, retard de 4 heures. Nous arrivons à trouver la dite auberge. Le quartier semble quasi inhabité tellement la nuit rendait l’endroit silencieux et immobile. Il ne restait plus très long à cette nuit épuisante. Je dormais debout. Simon aussi, lui qui tenait le coup jusque là, qui avait contacté la compagnie de location de voiture, qui avait conduit à travers la ville encore inconnue et assombrie. Il a stationné la voiture et je lui ai dis : «Attends ici, je vais faire le check-in d’abord.»

Par quelque maladresse, il se trouve que je n’ai jamais réussi à signifier ma présence. La sonnette d’entrée m’est restée invisible. L’accumulation de fatigue et l’envie irrépressible de dormir sur le champ ont rapidement liquidé ce qu’il me restait de débrouillardise et de détermination. De retour à la voiture, Maëva dormait toujours, Simon somnolait. Je jetai un coup d’oeil à Maëva qui semblait alors bien loin dans ses rêves, attestai que la température ne présentait pas de danger majeur pour notre survie à court terme, constatai que le quartier semblait sûr, et proposai de «profiter» du peu de temps qu’il nous restait avant que le jour se lève pour somnoler dans la voiture.

Au petit matin, accompagnée de mes nausées, je suis partie à la découverte du quartier à la marche alors que les deux dormaient encore (étonnament bien, d’ailleurs). J’ai trouvé de quoi manger et suis revenue réveiller mes deux dormeurs extrêmes. Nous avions accès à notre chambre jusqu’à 11 h et avons décidé d’en profiter pour nous laver, nous changer, somnoler encore un peu avant de reprendre la route pour aller récupérer le matériel de camping que nous avions loué depuis l’Australie.

Christchurch

Le jour se lève sur Christchurch…

Tout est bien qui fini bien

Tout est bien qui fini bien. Rien de bien méchant dans cette anecdote, mais des souvenirs d’une arrivée maladroite dans un pays magnifique. Il y a des fois comme ça où tout semble aller de travers, où on se dit « Mais voyons, comment ai-je pu oublier telle chose? Comment ai-je pu ne pas penser à telle autre? » Sur le coup, on en a marre, on a l’impression de tout rater. Mais au final, on y repense et on se dit : « Bah, c’était pas si pire et en plus, c’est rigolo à raconter! »

Après toute cette galère, un bon déjeûner sur trame sonore de bruits de vague...

Après toute cette galère, un bon déjeûner sur trame sonore de bruits de vague…

Merci à Sandrine et Christine pour l’initiative et aussi à LonelyPlanet France qui a bien voulu que les blogueuses outre-mers participent elles aussi!

Pour la suite, c’est par là : Première journée en Nouvelle-Zélande

Pour lire les p’tites galères de Sandrine, c’est par ici. Et pour lire celles de Christine, c’est par là.

Et vous, vos p’tites galères?? Racontez!

 

About Author

Éparpillée professionnelle, langagière de métier, étudiante à perpète, géographiquement indépendante, voyageuse et mère X3. Voyages, linguistique, tourisme brassicole et musique teintent mon quotidien.

12 commentaires

  1. Pingback: Nos p’tites galères de vacances

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    • Merci Frédérique pour ce joli commentaire et bienvenue sur le blog!

      En visitant le tien, je vois que les #1, 14 et 17 pourraient facilement être jumelés ;)

      Au plaisir!

  3. Pingback: La Grande Déroute aux Liebster Awards - La Grande Déroute

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    • Bonjour Math,

      C’est le genre de galère que j’aime bien vivre. Sur le coup, c’est déplaisant, mais par après, ça fait de bonnes histoires ;)

  5. Pingback: Arrivée de nuit semi-efficace à Bali

  6. J’adore ta conclusion « c’est rigolo à raconter ».
    C’est vrai, ça fait des souvenirs, de ceux dont on se souvient le plus finalement. Mais le dernier retard sur une low-cost m’a confirmé dans le choix de les éviter autant que possible.

    • Mais oui, mieux vaut en rire! ;)

      Et oui, les low costs, quand on peut éviter, c’est bien. Mais à 5 billets, j’assume plus facilement les retards et autres mésaventures vu le prix :/

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