Cet été, lors de mon passage en Abitibi-Témiscamingue, j’ai relevé un défi que je m’étais lancé il y a près de 8 ans, alors que j’habitais en Australie. J’avais décidé de passer par-dessus cette peur stupide et handicapante qui m’empêchait parfois même d’avancer et qui m’a fait souvent hésiter paniquer en voyage. J’avais décidé que c’en était assez de l’arachnophobie qui me pourrissait la vie; j’allais travailler fort, être patiente, et j’allais vaincre.
Une phobie, c’est pas du chichi et ça se soigne
Avoir peur, c’est normal. C’est une réaction adaptative, un mécanisme défensif naturel. La peur sert à nous protéger en mettant notre corps en état d’alerte face à un potentiel danger. Les catécholamines alors libérées permettent au corps de se mettre en mode « lutte ou fuite », la pression augmente, la fréquence cardiaque accélère, on devient plus tonique, plus alerte, les systèmes qui ne sont pas utiles à notre survie immédiate se mettent en veille, on est hypervigileant, prêt à fuir… ou à se battre.
Or, il arrive aussi que nos craintes soient sans fondements logiques, nous fassent hésiter, qu’elles l’emportent sur notre volonté et qu’on se prive de certaines expériences. Notre inconfort augmente, on se sent anxieux, et on prend la décision de reculer ou d’éviter une situation. C’est une réaction émotionnelle. Cette peur-là peut être handicapante et il faut parfois beaucoup de temps et de travail sur soi pour passer par-dessus.
La phobie, quant à elle, c’est un dérèglement du mécanisme de la peur. Notre cerveau interprète alors une situation comme étant dangereuse alors qu’elle ne l’est pas. C’est une réponse physique et psychologique incontrôlable et souvent intense. Quand on a une phobie sans fondement, on le sait, mais « faire l’effort de se raisonner » n’est pas suffisant. Le DSM-IV [1] décrit la phobie spécifique comme étant caractérisée par une « anxiété cliniquement significative » dont le sujet reconnaît le caractère excessif ou irrationel, et pouvant mener jusqu’à l’attaque de panique.
Conserve cette épingle
et partage-la avec un ami voyageur
qui craint lui aussi les araignées!
L’arachnophobie : une phobie pas originale
Selon le site du National Health Service, l’arachnophobie, cette crainte démesurée des araignées, ferait partie des 10 phobies les plus courantes. L’enquête Anxiety UK rapporte que la phobie sociale est en tête de liste, suivie de l’agoraphobie – deux phobies généralisées aussi communes que complexes – alors qu’elle place l’arachnophobie, phobie spécifique de type animal, en huitième place.
Christine Rollard, spécialiste des araignées et enseignante-chercheuse au Museum national d’histoire naturelle, estime que l’arachnophobie est trop souvent banalisée. J’aime beaucoup son approche. Pour mieux connaître ses idées et la façon qu’elle propose de traiter la peur des araignées, je t’invite à lire ces deux articles :
Ma petite histoire d’arachnophobe
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai détesté les araignées. Elles me dégoûtaient, m’horripilaient. Néanmoins, mon premier souvenir d’une réaction démesurée remonte à mes huit ans : une faucheuse (opilion) m’était monté sur la jambe et je m’étais mise à crier, courir, pleurer. J’ai mis plusieurs HEURES à me remettre de mes émotions. J’habitais alors en campagne, au bord d’une forêt, pauvre de moi…
À partir de là, ça ne s’est pas amélioré. Au contraire. Mes réactions à la simple vue d’une araignée s’intensifiaient, j’arrivais à peine à les contrôler, et il m’était encore plus difficile de les comprendre, voire de les justifier. C’était intense, viscéral. Ma tête tentait de raisonner, mais mon corps se mettait en état d’alerte comme si ma vie en dépendait. Ça s’est rendu aux attaques de panique.
Je me suis donc mise à éviter certaines situations où j’aurais pu me retrouver nez à nez avec une araignée (ou dans la même pièce, voire dans le même pays, HA!). Ce qui me restait de raison et de volonté me permettait de voir en l’autre (l’ami, la mère, l’amoureux) une protection (dont je dépendais).
Voyager avec la peur des araignées
Il y a une quinzaine d’années, je me suis mise à voyager et là, ça a fait mal. 3 mois de camping semi-sauvage par-ci, un passage dans la pampa amazonienne par-là, mes expériences de voyage me compliquaient la vie. Je m’étais jurée de ne jamais mettre les pieds en Australie, promesse que j’ai tenue jusqu’en septembre 2009, au moment de partir y vivre un an.
Si tu ne me suis pas depuis ce temps-là, je te propose d’aller lire, avant de poursuivre, ces deux articles qui démontrent bien l’étendue du problème à ce moment-là… (Vas-y, je reste ici en attendant. Les liens s’ouvriront dans une nouvelle fenêtre.)
Tu me trouves intense? T’as rien vu…
Bon, tu vois à quel point j’étais irrécupérable?
Confronter ses peurs : une bonne idée, difficile d’application
J’ai eu 25 ans en Australie. Pour célébrer mon anniversaire, drôle d’idée, j’avais demandé à mes lecteurs, ma famille et mes amis de choisir un défi à relever parmi 5. Tous des défis qui allaient m’éjecter de ma zone de confort, qui repousseraient mes limites. « Prendre une tarentule dans mes mains » avait terminé grand deuxième. Je m’en étais sauvée. Et tant mieux, car je n’étais visiblement pas prête.
Mais curieusement, tout ce temps passé à côtoyer des veuves noires à dos rouge dans la cour arrière ou au parc du quartier, des Golden orb spiders dans l’outback ou dans les Whitsundays Islands, à craindre de rencontrer une Huntsman à Melbourne et à se dire que ça pourrait être pire avec une Funnel Web spider à Sydney m’aura aidé.
Si les magnifiques titres d’araignées australiennes mentionnés ci-haut ne te disent rien, voici quelques bonnes idées de termes à googler pour une expérience quasi immersive. Tu peux aussi, si la curiosité te tenaille et que t’es comme moi – il te faut tout comprendre, toujours – suivre directement le lien qui t’amènera vers des informations factuelles venant du Queensland Museum :
- « Funnel Web Spider » (Fact sheet Funnel Web Spider, Queensland Museum)
- « Huntsman » (Fact sheet Huntsman, Queensland Museum)
- « Golden Orb Spider » (Fact sheet Golden Orb-weaver Spider, Queensland Museum)
Passer de la phobie à la peur
Au retour, je croyais avoir vaincu ma phobie des araignées. Je dirais qu’à ce moment-là, j’étais passé de la phobie à la simple-mais-oh-combien-chiante-peur-ordinaire. Une crainte, un dégoût. Intense et déstabilisant, pas toujours bien géré, mais moins débilitant qu’auparavant. L’Australie est une bonne thérapie.
J’arrive désormais à ne (presque) pas décompenser à chaque rencontre aranéide. Sauf quand elles vont trop vite/me tombent dans le clivage (vécu)/sont de la grosseur de ma main/font du bruit en marchant.
Mais je me suis clairement améliorée! Pour preuve : ma cohabitation durant 4 jours avec celle que j’ai affectueusement surnommée « ma tarentule de cuisine » à Bali l’été dernier. Une cohabitation difficile, une envie de mettre le feu à la maison et un évitement minutieux de tous les endroits où elle aurait pu se cacher, mais une fin heureuse et inespérée : j’ai survécu. C’était un prélude à une seconde colocation forcée avec une grosse brune poilue le mois suivant, à Ubud.
Le mois dernier, autre défi… kayak, milieu d’un lac paisible, une araignée sort de je ne sais où : j’ai alors su qu’il me restait des efforts à faire.
La semaine suivante, j’allais visiter le Labyrinthe des insectes (dont je vous parlerai bientôt) et, animée d’une inexplicable motivation, je me suis surprise à espérer que le présentateur sorte la bête, puis à être déçue (!) de ne pas avoir pu saisir cette autre chance de confronter ma peur en milieu contrôlé. Étais-je enfin prête?
Prendre les devants
Puis, j’ai rammassé d’une main ce qu’il me restait de courage, de l’autre, j’ai étouffé ma gêne, et ai pris les devants : j’ai contacté Tommy pour lui demander s’il lui était possible de me concocter une petite séance de désensibilisation aux arachnides [2].
Évidemment, ce qui m’amène là, ce sont plusieurs années de travail personnel. J’ai lu, j’ai questionné, je me suis exposée à des images, j’ai voyagé, cohabité (!), tenté de comprendre. Je me suis renseignée abusivement sur les araignées australiennes, exploré à fond le mécanisme de la peur, avec lequel je suis souvent amenée à travailler dans l’un de mes métiers, j’ai fait de petits pas, lentement, mais sûrement.
Allais-je réussir à passer d’arachnophobe pathétique à câlineuse de mygales?
On a commencé avec le crabe. Si les trucs à 8 pattes te font peur, ce crabe devrait t’horrifier.
Puis, on est passé au scorpion. Il fait partie des ancêtres des arachnides après tout.
Et Tommy m’a présenté un spécimen existant quelque part entre le scorpion et l’araignée de maison.
Là, j’ai réagit. Me suis reculée spontanément, mes yeux se sont embrouillés, mes mains sont devenues moites. On a pris le temps qu’il fallait, je me suis calmée, ai observé la bête de plus près, et je ne sais ni trop comment ni pourquoi, j’ai eu ENVIE de la prendre.
Là, on va sortir l’artillerie lourde.
Et v’là la mygale qui vient me faire coucou.
Réaction négative de ma part. Mon coeur battait à une vitesse affolante. C’est épuisant confronter ses peurs.
Mais je l’ai prise. Elle a marché dans la paume de mes mains. J’AVAIS UNE GROSSE ARAIGNÉE POILUE SUR MOI ET JE SURVIVAIS.
Et on a terminé la séance par cette une autre mygale, plus grosse encore.
J’ai réussi! Pour certains, ça paraîtra banal; pour moi, c’est un accomplissement de taille.
Et la peur est partie?
Non, pas complètement. Mais juste à la pensée ou à la vue d’une araignée, je vois déjà une énorme différence dans mes réactions physiques et émotionnelles. En manipuler une, quelque peu intimidante en plus, marque une sorte de limite psychologique entre le temps où je me croyais irrécupérable et celui où je me suis enfin prouvé qu’il était possible de surmonter ses peurs.
Reste à voir ce que ça donnera lors du prochain voyage!
Si vous partagez cette peur,
si vous hésitez à voyager dans certains pays à cause d’elle,
si vous aimeriez un jour la vaincre
ou si vous l’avez vaincue,
je veux vous lire!
[1] DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders« ), publié par l’American Psychiatric Association.
[2] Ce n’est pas un service normalement offert. Si un jour Tommy développe ce service, je vous en ferez part ;)
2 commentaires
Bonjour Bianca, je m’appelle Alain, j’ai 50 ans et j’aimerais moi aussi raconter mon histoire d’arachnophobie. Je m’excuse si mon histoire est longue.
Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’avais 7 ans en 1978 et mes parents mon frère et moi on était au ciné-parc pour voir un film familial. J’étais assis sur le siège arrière. Avant que le film commence, on nous présentait les bandes-annonces des films à venir.
Une des bandes annonces était un film d’horreur sur des invasions de mygales qui attaquaient les gens. Je crois que le film date de 1974. Je m’en rappelle d’une scène où on voyait une femme qui criait à plein poumons parce que sa chambre était pleine de mygales sur son plancher, sur la planche à repasser mais le pire de cette scène était quand la femme a ouvert un tiroir de son bureau et que le nid de mygales était dedans. Je me rappelle du tiroir ouvert et que je voyais les pattes bouger: Aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!!!!!!!!!
J’ai senti comme un frisson électrique dans ma poitrine et dans l’abdomen. Je n’ai pas crié dans l’auto j’ai tout simplement caché ma tête derrière le siège devant moi. Ca m’a dégouté et dérangé horriblement et ça gâché ma soirée. Même aujourd’hui en 2021 je n’arrive pas à comprendre pourquoi cette bande-annonce à joué avant un film familial. Du matériel comme ça c’est pour une soirée d’adulte. Si tu fais une recherche sur YouTube en écrivant »invasion d’araignées 1974 » tu pourrais la retracer mais je n’ose pas t’envoyer de lien de peur de réveiller en moi des fantômes du passé.
Et pour me faire mal aux yeux d’avantage, trois ans après en 1977 un autre film d’horreur sur les mygales a sorti »Kingdom of the spiders 1977 ». Je ne l’ai pas vu en 1977; je suis tombé sur des extraits du film des années plus tard à la télé dans ma chambre. J’ai vu une scène ou une femme était couchée par-terre et il y avait comme 40 mygales qui marchaient sur elle, une autre scène ou un pilote d’avion était recouvert de mygales il y en avait comme une douzaine sur ses pantalons et une douzaine d’autres qui marchaient sur son manteau et qui montaient sur son visage et le pilote criait et hurlait à plein poumons. Aiiiiiiiiiiiiiie !!!! J’ai senti ma peur passer de phobie à traumatisme. Je sentais comme des crampes électriques qui me faisait mal à l’abdomen et à la poitrine. Je sentais des engourdissements dans mes avant-bras et une sensation de sang glacé dans mes veines. Je n’ose pas t’envoyer de liens YouTube j’ai pas envie de voir ces images et de faire une crise cardiaque et mourir de peur sur mon clavier.
Sur YouTube je suis tombé sur une page qui montraient des bandes-annonces de films des années 1970-80. Et juste pour me faire mal aux yeux j’ai vu une image de Kingdom of the Spiders 1977. Aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!!!!!!!!! L’image qui était là était celle qui m’avait fait le plus mal aux yeux, celle de la femme couchée par-terre couverte de mygales. Les fantômes du passé sont revenus. Le mal que j’ai ressenti dans mon corps était comme une sensation d’explosion électrique dans la poitrine. Mon coeur battait à toute vitesse, j’avais des engourdissements dans le haut du corps. J’ai quitté cette page à toute vitesse mais le mal en moi a durée presque 20 minutes avant que je redevienne un peu plus calme.
Je suis quand même fort de caractère et déterminé à vaincre cette peur en essayant de regarder des vidéos éducatifs mais malheureusement ceux qui n’ont pas peur des mygales ne savent pas c’est quoi avoir peur des araignées et certains d’entre eux ne savent pas comment présenter une araignée de la bonne façon et peuvent faire augmenter la peur et faire mal aux yeux d’avantages.
Dans les années 1990 j’avais vu dans une émission une fille qui voulait montrer à un garçon à ne pas avoir peur des mygales. Elle a fait 3 mauvais gestes qui ont nourrit la peur du garçon et il a quitté la salle en courant. Elle a plongé sa main dans la boîte pour saisir la mygale et elle a sortie sa main aussitôt et l’a déposé dans son autre main et aussitôt elle a tendue sa main vers le garçon. Elle a provoquée la mygale quand elle l’a prise dans sa main, provoquée la mygale quand elle l’a mise dans son autre main et provoquée la mygale quand elle a tenue sa main vers le garçon. Il a vu la mygale qui bougeait beaucoup trop et ça lui a donné l’impression quelle allait sauter sur lui et il a pris la fuite.
Dans les mêmes années j’ai vu dans une autre émission un homme qui avait un zoo de reptiles et
d’insectes. La fille qui était à côté de lui lui a dit qu’elle avait très peur des araignées. Cet homme avait l’air d’un drogué. Il lui parlait en faisant des grands gestes circulaires avec ses mains, sa tête allait tantôt à gauche, tantôt à droite et il lui a mis directement dans sa main un mygale noire, boum comme ça.
La pauvre fille ne s’attendait pas à ça. Elle fixait nerveusement la mygale dans sa main et ne la quittait pas des yeux. La fille avait l’air de quelqu’un qui retenait sa vessie pour ne pas pisser dans son pantalon. L’homme lui parlait et elle la pauvre fille fixait toujours nerveusement cette mygale dans sa main. S’il m’aurait fait ça je lui aurait envoyé ma main en plein visage et aurait fait éclater sa mygale poilue en plein dans les yeux et avec une prise de judo en plus pour me défendre.
La pire chose à montrer à un arachnophobe c’est une mygale qui bouge trop et qui se promène d’une main à l’autre et malheureusement les propriétaires de mygales ne savent pas que ça nourrit la peur puisqu’ils ne savent pas c’est quoi avoir peur. Ils pensent qu’en disant »Ca mange pas le monde » que la personne va être guérie de sa peur, exorcisée de sa peur mais ce n’est pas le cas.
Les propriétaires de mygales apprennent comment nourrir et entretenir leur mygales mais ils devraient chercher à s’éduquer d’avantages sur l’arachnophobie:
– C’est quoi la différence entre phobie et traumatisme?
– Manipuler une mygale de cette façon est-ce que ça nourrit la peur et l’anxiété, vois-il l’araignée comme un
revolver pointer vers lui?
-Si l’arachnophobe est à ma gauche doit-je sortir la mygale avec ma main droite?
Il y en a tellement à apprendre sur la peur des animaux. Éduquez-vous.
Sur YouTube, J’ai tombé sur un vidéo »vaincre ma peur des araignées » avec une fille aux cheveux colorés vert. J’ai tellement aimé cette vidéo que je l’ai téléchargée. Cette vidéo ne m’a pas fait mal aux yeux parce que la propriétaire de la mygale était tellement délicate avec l’araignée. Généralement quand quelqu’un sort une mygale d’une boîte, l’animal est un peu provoqué par la main qui l’a saisie et la mygale cherche à se promener d’une main à l’autre ce qui me fait mal aux yeux parce que je vois un animal qui ne se contrôle pas. Mais quand elle a sortie la mygale de la boîte, elle l’a sortie avec délicatesse et a attendue que l’araignée soit calme dans sa main avant de la présenter. J’ai vu cette mygale comme un chien dressé, comme un animal dompté et obéissant.
Et ma peur est partie? Non pas vraiment mais disons que j’ai une interprétation un peu plus positive grâce à cette vidéo. Et si un jour j’ai la chance de voir une mygale soit dans un zoo, soit chez quelqu’un , je vais envoyer cette vidéo à la personne pour qu’il ou elle puisse la regarder avant de lui rendre visite question à ne pas me provoquer.
Merci de m’avoir lu.
Alain Dugas
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