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Comment ne pas visiter Taipei

Pas que je sois à tout coup attirée par les métropoles des pays que je visite. J’aime les croiser, les parcourir, mais parfois, elles me laissent une impressions de faux, de « trop », de « c’est pas tout à fait ça que je suis venue chercher ». Taipei, pour sa part, m’intriguait et j’avais hâte de découvrir ce que cette capitale taïwanaise de 9 millions d’habitants avait à offrir. Malheureusement, la vie, le hasard, le destin, appelez ça comme vous voulez, n’avait pas prévu un passage rentable pour moi.

Comment ne pas visiter Taipei

La recette est simple.

Étape #1 :

Envoyez gentiment la main à votre homme, qui part justement pour Taipei pour quelques jours, à travers la vitre du taxi (alors que vous êtes à Taichung avec les enfants). Ayez de grandes ambitions pour son retour. Puis, regardez-le revenir semi-mort.

Étape #2 :

Observez vos enfants tomber malades eux aussi. Un après l’autre. Prenez votre courage à deux mains (allez! la location se termine et on a réservé à Taipei, faut plier bagages!), gonflez vos espoirs (demain, ça devrait aller, oui?) et allez rejoindre un bon ami qui vous attend à Taipei, plein de bonnes idées de choses à faire, avec l’excitation d’un kid qui s’en va à Disney World pour la première fois.

Donc, vous êtes partis de Taichung, un peu découragés, passablement amochés, mais toujours avec une bonne part de déni (nah… ça va aller, je suis sûre).

Étape #3 :

Arrivez à Taipei après 3 heures pénibles de train en classe économique avec un « deux tiers d’enfants » amochés et prenez un taxi. Parcourez péniblement les 15 mètres qui vous séparent du dit taxi à l’entrée de l’immeuble. Ascenseur -> 12e étage -> chambre -> lit.

Voilà. Vous vous affalez sur le lit et commencez à ressentir un mal de tête. Toujours dans le déni (j’ai probablement pas assez bu depuis ce matin, j’ai faim, oui, ça doit être ça). Envoyez l’homme (maintenant rétabli, dieu merci) chercher à manger.

Étape #4 :

N’avalez rien. Mettez-vous à tousser. Vous pouvez même vomir un peu, ça fait plus dramatique. Affalez-vous sur le lit à nouveau et n’en bougez plus pendant 3 fucking jours. (Dans les circonstances, les gros mots sont permis.)

Ce qui est bien, c’est que vous n’êtes pas seule à souffrir : deux de vos enfants sont aussi semi-comateuses, elles aussi. Le p’tit troisième est aussi malade, mais puisqu’il s’en sort tout compte fait, pas si mal, vous ne le comptez plus dans l’équation (pffff, MOI, je suis tellement PLUSSE malade).

Étape #5 :

À la fin de ces 3 jours, déménagez. Le loft pour 4 personnes que vous exploitiez à 6 n’avait été loué que pour 3 nuits.

L’étape transitoire est simple, mais éprouvante : bagages -> ascenceur -> rez-de-chaussé -> trottoir -> taxi -> trottoir -> 4 étages sans ascenceur dans un hôtel payé beaucoup trop cher (heureusement, les lits sont confortables!) -> lit.

Et on reprend dès le début : lit, fièvre, toux, vomissement, céphalées… Jusqu’au lendemain.

La bonne nouvelle, c’est que vous êtes à deux pas d’un hôpital où vous planifiez vous rendre, en grande sortie familiale, dès le lendemain matin.

La mauvaise, c’est que le lendemain matin, l’hôpital, il est fermé. Mais, c’est pas plus grave, vous vous dîtes, parce qu’enfin, vous allez mieux. Voyant votre état calamiteux encore la veille, vous aviez décidé de réserver une cinquième nuit, d’un coup que. Il faut changer de chambre, mais ça va.

Vous vous partagez maintenant une chambre triple à 5, c’est pas plus mal qu’une quadruple à 6.

Entre temps, passez plusieurs heures à essayer de vous trouver un logement décent pour les prochains jours, annulez-en deux.

Bonus round : initiez un litige avec Airbnb. C’est pas comme si on n’avait rien à faire, hein.

Donc, c’est cette dernière journée durant laquelle vous retrouvez l’envie de vous accrocher à la vie que vous sortez et constatez l’ampleur de tout ce que vous n’avez pas vu et de tout ce que vous ne verrez pas.


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About Author

Éparpillée professionnelle, langagière de métier, étudiante à perpète, géographiquement indépendante, voyageuse et mère X3. Voyages, linguistique, tourisme brassicole et musique teintent mon quotidien.

15 commentaires

    • Oui, Tiphanya, Airbnb gère très bien (de ma petite expérience en tout cas) les litiges. Rapidement à part de ça ;) J’ai déjà été remboursée et ça s’est réglé presque tout seul!

  1. coucou
    ah la la pas cool le litige avec airbnb, tu as pu le résoudre?
    j’espère que c’est bientôt la fin de vos maladies pour profiter pleinement
    bon courage

    • Bonjour Tania!

      La gestion Aribnb m’a rapidement contactée et remboursée. Excellent service!

      Et la maladie nous a lâché après Taipei, heureusement :)

    • Bah… ça faisait déjà deux semaines qu’on y était… Et là, nous n’y sommes plus (depuis hier!), mais ça va. Taïwan m’a complètement charmée, malgré la maladie, malgré les troubles de logements, malgré le fait que j’ai dû flushé la moitié du pays et que j’ai explosé mon budget big time : j’y retournerai et plus longtemps!

  2. Pingback: Hsinchu, prise 2 ⋆ La Grande Déroute

  3. Je lis à retardement… Ayayaye. Cela dit, je n’ai jamais été aussi bien traitée que dans les hôpitaux taïwanais (j’ai eu droit à quelques séjours – dont un d’une bonne semaine). Je vais lire la suite…

    • Bonjour Marie-Julie!

      C’est drôle, quand je suis tombée malade à Taipei, justement, j’ai pensé de suite à « Cartes postales d’Asie » et ce séjour que tu y racontes. Finalement, je me suis sauvé l’hôpital, mais je ne doute absolument pas de la qualité des soins! Finalement, j’ai préféré tester, dans mon grand tour du monde des hôpitaux, l’hospitalisation en Thaïlande quelques semaines plus tard (rha la la!).

      Un jour, j’y retournerai et je visiterai Taipei comme il se doit.

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